Nouvelle session de formation des jeunes journalistes africains prévue sous peu

Chaïmaa Abdel-Ilah Nermine Khatab Dimanche 07 Avril 2019-12:19:24 Dossier
Mme Zeinab Abbas, SG de l'Union des Journalistes Africains, à cœur ouvert avec la rédactrice en chef du Progrès Egyptien Chaimaa Abdel-Illah et la journaliste Nermine Khattab
Mme Zeinab Abbas, SG de l'Union des Journalistes Africains, à cœur ouvert avec la rédactrice en chef du Progrès Egyptien Chaimaa Abdel-Illah et la journaliste Nermine Khattab

Active, enthousiaste et dotée d'une sagesse et d'une expérience remarquable Mme Zeinab (Samia) Abbas Ahmed, secrétaire général de L’Union des Journalistes Africains au Caire (UJA), prépare une nouvelle édition de la formation annuelle des jeunes cadres journalistes africains. Le Salon du Progrès a rencontré la secrétaire général de cet éminent organisme, au siège de l´union au centre-ville du Caire, pour faire reconnaître son histoire et son rôle efficace et important servant le Continent Brun.

 

Le Salon du Progrès (SP) : Pouvez-vous nous donner un aperçu sur l’historique de l’Union?

Mme Zeinab Abbas: L’Union des Journalistes Africains (UJA) était un espoir que l’on désirait voir se réaliser depuis très longtemps. De nombreux efforts ont été déployés avant d’aboutir à ce résultat : la création de l’Union. De multiples rencontres, colloques et conférences ont eu lieu à partir de novembre 1973 dans certaines capitales africaines dont le Caire, Yamoussoukro, Kinshassa, Dakkar, au cours desquels ont été exposées toutes les questions y relevant, en vue d’adopter une position commune à cet égard. Au Caire, de nombreux journalistes égyptiens et africains se sont rencontrés afin d’appuyer cette initiative. Le Syndicat des journalistes égyptiens, sous la présidence de M. Abdel Moneim El Sawi, à l’époque, avait accueilli la conférence préparatoire de l’UJA en mai 1974 au Caire. Ils étaient tous d’accord sur une attitude commune, quant à la nécessité  d’unifier les rangs et d’éliminer les séquelles d’un long et lourd passé, visant la répartition du continent en des régions belligérantes pour exploiter ses ressources. Ainsi  convaincu du pouvoir des journalistes africains, l’Egypte de concert avec tous les pays membres de l’OUA ont  estimé nécessaire de fonder cette Union, dont la Charte et le Programme d’action ont été approuvés par tous. Au cours de la conférence constituante de l’Union du 18 au 23 novembre 1974 à Kinshassa, capitale du Zaïre (actuellement, le Congo démocratique), l’UJA a été créé le 23 nov. 1974.

En signe de reconnaissance pour ses efforts, les participants ont considéré M. El Sawi comme le père spirituel  de l’Union  et l’ont élu premier président de l’UJA.   A sa mort en 1985, M. Salah Gallal a été ensuite nommé président élu jusqu’à son décès en septembre 1985. A partir de cette date, il a été remplacé par M. Mahfouz Al Ansari, élu président jusqu'à nos jours. Il est à signaler que le 23 novembre de chaque année a été considéré comme «  La Journée du Journaliste Africain ». L’Egypte a été choisie comme siège permanent de l’Union grâce à l’appui et le soutien du Ministère Egyptien des A.E., qui a offert le siège, ainsi qu’au Ministère de l’Information et au Syndicat des journalistes égyptiens. Le choix a été aussi approuvé par tous les participants en signe de reconnaissance des facilités offertes et des efforts déployés par le gouvernement égyptien  pour la création de cette Union.

 

SP: Quels sont le rôle et les activités de l’UJA ?

Mme Zeinab Abbas: L’UJA a pour objectif deux volets : politique et professionnel. Sur le plan politique, l’Union tend à unifier les rangs dans l’intérêt des peuples africains, consolider le  mouvement de paix et de sécurité fondé sur la justice, lutter contre le racisme et l’apartheid, soutenir tous les mouvements de libération, combattre le terrorisme, appuyer les militants en Palestine, déjouer tous les complots et tentatives de répartition du continent ou d’exploitation de ses ressources.

A l’échelon professionnel, le Programme d’action de l’Union vise à rechercher des solutions aux problèmes de la presse et des journalistes du continent ; libérer la presse pour qu’elle devienne l’expression des espoirs des peuples dans le progrès, le développement  et la prospérité ; exhorter les sentiments à protéger les droits des journalistes  fournir le matériel technologique nécessaire pour éliminer  l’hégémonie  des forces étrangères dans ce domaine, etc…

 

SP: Quand l’UJA a-t-il entamé ses sessions de formation ?         

Mme Zeinab Abbas: Soulignons, tout d’abord, que depuis 1992 ce programme de formation est mis au point pour les jeunes cadres journalistes africains, deux fois par an. Le choix des candidats s’effectue à travers les syndicats ou unions de journalistes dans chaque pays, ainsi que par les ambassades d’Egypte accréditées dans les pays où il n’existe pas de syndicats ou d’unions. Ceci s’effectue suivant des critères ayant trait à l’âge, estimé entre 20 et 35 ans, avec un minimum d’expérience de cinq ans. Chaque session groupe 25 journalistes venus de 25 pays africains, outre cinq journalistes égyptiens des différents journaux nationaux ou privés. La formation est répartie entre des activités pratiques dans certains établissements de presse, à savoir « le Progrès Egyptien » pour les francophones, « Al Ahram Weekly » pour les anglophones, ainsi qu’à l’Université Américaine du Caire (AUC) ; et nous les remercions profondément pour nous avoir soutenu dans notre tâche. Et ce, outre un programme culturel et touristique qui leur permet aussi d’entrer en contact avec le public, ainsi qu’avec leurs confrères égyptiens. Le nombre des participants à ces stages ont dépassé, dès le début jusqu'à présent, les deux mille stagiaires. Plusieurs d’entre eux occupent actuellement des postes-clés dans leurs établissements et maintiennent le contact avec l’UJA,  et nous les invitons même à venir donner des conférences.

SP : Comment avez-vous été nommée à ce poste ?

Mme Zeinab Abbas : J’ai participé très tôt en 1985 aux activités de l’UJA, en tant que membre du bureau technique, étant en même temps journaliste à l’Agence d’Information du Moyen-Orient (MENA), couvrant la vie diplomatique en Afrique, Asie et l’Europe de l’Ouest. Mes nombreux contacts et connaissances intenses avec des dirigeants et ambassadeurs, surtout africains, la couverture d’innombrables conférences, colloques ou rencontres ont encouragé les responsables de l’Union à m’attribuer d’autres fonctions, d’être promue directrice du Bureau technique, ensuite Secrétaire générale. A travers ce poste, je procède à des contacts avec les présidents des syndicats de la presse africaine qui nous aident à la préparation des sessions de formation, en nous fournissant la candidature des jeunes journalistes. On organise des conférences et des tables rondes. On examine l’actualité africaine et  les problèmes - ayant trait au métier, à la vie politique, économique, culturelle ou sociale- liés au destin des peuples.

 

Curriculum Vitae

Nom: Zeinab Abbas Ahmed 

Pseudo: Samia

Profession actuelle: Secrétaire générale de l’UJA

Carrière professionnelle : Rédactrice en chef adjointe à la MENA, et chargée des affaires diplomatiques. J’ai travaillé à l’Agence  italienne « ANSA » Au Caire. J’ai également travaillé comme reporter diplomatique au quotidien égyptien d’expression française «  le Progrès » ; comme correspondante au quotidien économique français « Afrique Expansion » ; et comme  directrice du bureau de la MENA à Dakar-Sénégal. J’ai assumé la couverture de plusieurs conférences, colloques, séminaires régionaux et internationaux, et interviewé plusieurs chefs d’Etat  et de gouvernement ainsi que de hautes personnalités africaine, asiatique et européenne.

Diplômes : Doctorat ès Lettres françaises, la thèse ayant pour thème «  voyageurs et écrivains français en Nubie ». Maîtrise sous titre de « Heurs et Malheurs dans la vie humaine à travers les œuvres de Montherlant ». Diplôme de la presse du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ) en France.

Décoration : Cordon de Mérite de l’Ordre de Chevalier de la Présidence Italienne, Certificat du Messager de la Paix par l’ONU et Certificat de Mérite de la Fédération Internationale des agriculteurs.

 

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